Le génome de 2 cancers séquencés

https://www.sante-decouverte.com/wp-content/uploads/imgsd/le-genome-de-2-cancers-sequences_s.jpgDes chercheurs ont identifié l’ensemble des mutations génétiques présentes dans le génome de cellules de deux cancers particulièrement meurtriers, le mélanome et le cancer du poumon, ces travaux constituant selon eux un « tournant » dans la compréhension de ces affections.

Ces deux études menées par des équipes internationales sont publiées mercredi sur le site internet de la revue Nature.

« Ce que nous observons aujourd’hui va transformer notre façon de voir le cancer », a déclaré Mike Stratton, responsable du projet Génome Cancer et directeur général de l’institut Wellcome Trust Sanger, lors d’un point presse à Londres.

Les chercheurs ont séquencé et comparé la totalité du génome de cellules tumorales et de cellules normales chez un patient souffrant d’un mélanome d’une part, et chez un malade atteint d’un cancer du poumon à petites cellules d’autre part.

Cela leur a permis de mettre en évidence près de 23.000 mutations pour le cancer du poumon et plus de 33.000 mutations dans le cas du cancer de la peau.

« Ce catalogue de mutations nous raconte la manière dont le cancer s’est développé – et nous informe donc sur la prévention », a expliqué Mike Stratton.

L’identification des mutations directement impliquées dans le développement du cancer (appelées « driver » en anglais, ce qui signifie pilote) « nous indique tous les processus perturbés dans les cellules cancéreuses, que nous allons donc pouvoir tenter d’influencer grâce à nos traitements », a-t-il poursuivi.

Mais distinguer les mutations « drivers » de celles qualifiées de « passengers » (passagers) – qui n’exercent aucune influence sur la maladie – est un travail de longue haleine et plusieurs années pourraient encore s’écouler avant que de nouvelles cibles thérapeutiques soient identifiées, ont prévenu les chercheurs.

UNE MUTATION TOUTES LES 15 CIGARETTES

Peter Campbell, autre auteur également issu de l’institut Wellcome Trust Sanger, a précisé que l’analyse de ces chiffres suggérait que chez le « fumeur moyen », une mutation apparaissait toutes les 15 cigarettes fumées, le processus étant lancé dès les premières bouffées.

Mike Stratton a indiqué que l’objectif de la communauté scientifique était désormais d’établir la séquence des génomes de tous les différents types de cancers. Un objectif ambitieux: on dénombre une centaine de cancers, et pour chacun d’entre eux cette analyse nécessitera plusieurs mois de travail et des dizaines de milliers de dollars.

A l’heure actuelle, le génome d’une leucémie et celui d’un cancer du sein ont déjà été séquencés.

Le séquençage de 50 cancers est notamment prévu dans le cadre de l’International Cancer Genome Consortium (ICGC). Ce projet, lancé en 2008, fédère notamment l’Institut national du cancer (Inca) français et les National Institutes of Health américains, ainsi que des équipes de recherche australienne, canadienne, chinoise, indienne, japonaise et singapourienne.

Selon Mark Walport, directeur du Wellcome Trust, le séquençage des génomes de cancers permettra de nouvelles avancées médicales.

A terme, avec une amélioration des techniques de séquençage et une diminution des coûts, chaque personne atteinte d’un cancer pourra bénéficier d’une telle analyse, ce qui aidera les médecins à choisir les traitements les plus adaptés à chaque cas.

« C’est un premier aperçu de l’avenir de la médecine du cancer, dans les laboratoires et à terme dans les hôpitaux », a-t-il déclaré.

Source : L’Express

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *