Les effets d’une vitamine sur une maladie rénale

https://www.sante-decouverte.com/wp-content/uploads/imgsd/70e0c7ff27451f2353e0585fae9c1371th.jpgLa vitamine B1 protège les personnes atteintes de néphropathie diabétique. Des chercheurs de l’univer­sité Warwick de Coventry (Midlands, Royaume-Uni) ont découvert qu’il était possible de stopper et même de faire régresser la maladie rénale des diabétiques, grâce à un apport journalier de fortes doses de la thiamine (vitamine B1).

On connaissait depuis 1630 le béribéri, cette malnutrition causée par une carence en vitamine B1 (on la trouve dans les germes de blé, le jambon, les noix, les petits pois, les huîtres et les asperges). Mais on ne savait pas que la thiamine pouvait aussi avoir un effet bénéfique sur le diabète.

Chez les diabétiques de type 2 (sujets de la maturité, en surpoids et sédentaires), lorsque le taux de sucre trop élevé dans le sang (dû à la résistance de leurs cellules à l’insuline) ne parvient pas à être contrôlé par le régime, l’exercice et les traitements, de nombreuses complications surviennent qui provoquent cécité, amputations et insuffisance rénale.

Cette dernière, baptisée néphropathie diabétique, s’installe progressivement entre cinq et quarante ans après le diagnostic de diabète. Généralement silencieuse, cette maladie rénale est fortement suspectée devant l’appa­rition d’albumine ou d’autres protéines à très faibles concentrations dans les urines, chez une personne diabétique. Sur le plan anatomique, la taille des reins augmente, ainsi que le débit du filtre rénal (dans un premier temps). Les parois des éléments filtrants s’épaississent, comme celles des artérioles qui apportent le sang au système épurateur. Le filtre s’épuise, et ne retient plus comme avant les grosses molécules protéiques dont l’albumine. Cette perte urinaire d’albumine dangereuse peut être reproduite dans un modèle animal expérimental. Or le Pr Paul Thornalley avait déjà démontré qu’une supplémentation de fortes doses de thiamine dans l’alimentation des animaux diabétiques empêchait la survenue de cette micro-albuminurie.

Expérience :

Ils ont donc conçu une étude pilote humaine (publiés sur le site Internet de la revue Diabetologia) chez 40 adultes pakistanais au cen­tre universitaire de Lahore. Les patients, 21 hommes et 19 femmes, âgés de 35 à 65 ans, avaient tous un diabète de type 2 ainsi qu’une micro-albuminurie avérée. Répartis en deux groupes tirés au sort, ils ont reçu soit 300 mg par jour de vitamine B1 soit un placebo, pendant trois mois. Dans le groupe ayant bénéficié de la vitamine, la fuite urinaire d’albumine a été réduite en moyenne de 41 % de sa valeur de départ. Les patients du groupe placebo n’ont eu aucune modification de leur perte urinaire d’albumine.

Mais ce n’est pas tout : chez 35 % des malades ayant ce signe de néphropathie diabétique, les chercheurs ont observé un retour complet à la normale de l’excrétion urinaire d’albumine. Peut-on espérer retarder, voire empêcher complètement l’apparition de la maladie rénale chez les diabétiques avec un simple apport de vitamines ? C’est ce que le suivi à plus long terme de cette cohorte pakistanaise nous dira…

Source : Le Figaro Santé

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