S’oxyder n’est pas forcément vieillir

https://www.sante-decouverte.com/wp-content/uploads/imgsd/712d3335d2722f98c3e9770b9f89e084th.jpgUne nouvelle étude vient de jeter un pavé dans la mare pour ceux qui voyaient dans les antioxydants une fontaine de Jouvence. Cette étude suggère que les antioxydants sont peu susceptibles de prévenir le vieillissement.

Les régimes alimentaires et les produits de beauté qui prétendent avoir des propriétés antioxydantes ne sont pas de nature à empêcher le vieillissement, selon cette recherche financée par le Wellcome Trust (WT), un fonds britannique destiné à la recherche et à l’innovation dans le domaine biomédical. Les chercheurs de l’Institute of Healthy Ageing de l’University College London (UCL) affirment tout simplement que la théorie sur les causes du vieillissement de la population qui date de 50 ans s’est trompée.

Une théorie qui vieillit mal

En 1956, Denham Harman a proposé une théorie voulant que le vieillissement résulte d’une accumulation de dommages moléculaires causés par le «stress oxydatif», l’action de formes réactives de l’oxygène, tels que les ions superoxyde, sur les cellules. Cette théorie domine le domaine de la recherche sur le vieillissement depuis plus de cinquante ans. Mais, une étude publiée en ligne aujourd’hui dans la revue Genes & Development suggère que cette théorie est probablement incorrecte et que l’ion superoxyde n’est pas l’une des principales causes du vieillissement de la population.

Les ions superoxyde, qui sont une espèce réactive oxygénée appelée couramment radicaux libres, sont générés dans l’organisme par les processus naturels tels que le métabolisme. Ces radicaux libres peuvent causer l’oxydation dans l’organisme, comme la rouille s’attaquant au fer lorsqu’il est exposé à l’oxygène. Le système biologique du corps humain est généralement en mesure de limiter ou réparer les dommages causés par l’oxydation.

«Le fait est que nous ne comprenons pas les mécanismes fondamentaux du vieillissement de la population, a fait remarquer dans un communiqué du WT le Dr David Gems de l’UCL. La théorie des radicaux libres du vieillissement de la population a comblé un vide de connaissance depuis plus de cinquante ans maintenant, mais elle ne tient plus la route.»

Contestation de la théorie de Harman

Le Dr Gems et ses collègues à de l’Institute of Healthy Ageing ont étudié l’action des gènes clés impliqués dans l’élimination de l’ion superoxyde de l’organisme de nématodes, des vers communément utilisés comme modèle pour la recherche sur le vieillissement. En manipulant ces gènes, ils ont été en mesure de contrôler la capacité du ver à nettoyer le surplus d’ions superoxyde et à limiter les dommages potentiels causés par l’oxydation.

Contrairement au résultat prédit par la théorie des radicaux libres du vieillissement de la population, les chercheurs ont découvert que la durée de vie du ver n’a pas été affectée par sa capacité à s’attaquer à l’excédent d’ions superoxyde. Ces résultats, combinés avec des résultats récents de recherches menées sur des souris à l’Université du Texas indiquent, selon les chercheurs de l’UCL que la théorie de Denham Harman est erronée.

«L’une des caractéristiques du vieillissement de la population est l’accumulation de dommages moléculaires. Mais qu’est qui cause ces dommages? a demandé le Dr Gems. Il est clair que si l’ion superoxyde est en jeu, il joue cependant une petite partie de l’histoire. Le dommage oxydatif n’est clairement pas un universel, le principal moteur du processus de vieillissement. D’autres facteurs tel que des réactions chimiques impliquant des sucres dans notre organisme jouent un rôle de toute évidence»

Les antioxydantes ont peu d’effets sur le vieillissement

Les résultats de l’étude de David Gems suggèrent donc que les produits antivieillissement qui prétendent avoir propriétés antioxydantes sont peu susceptibles d’avoir un effet quelconque.

«Un régime sain et équilibré est très important pour réduire le risque de développer de nombreuses maladies liées à la vieillesse, comme le cancer, le diabète et l’ostéoporose, a-t’il-dit. Mais il n’y a pas de preuve claire que les antioxydants alimentaires peuvent ralentir ou prévenir le vieillissement. Il y a encore moins de preuves qui soutiennent les affirmations de la plupart des produits antivieillissement.»

Source : Radio Canada

1 réflexion sur “S’oxyder n’est pas forcément vieillir”

  1. La théorie du stress oxydatif VS la théorie de Harman

    Très intéressant ! Mais le Dr Siegfried Hekimi, généticien de l’Université McGill (Montréal), avait déjà montré que l’impact des radicaux libres sur le vieillissement était nettement exagéré.

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