Le Pr Beaulieu et son équipe viennent de découvrir une protéine potentiellement active contre la maladie.
C’est une nouvelle piste pour une pathologie qui atteint désormais 800 000 personnes en France et qu’aucun traitement n’est parvenu jusqu’ici à ralentir. Une protéine naturellement présente dans le cerveau, appelée FKBP52, pourrait peut-être permettre de lutter contre la maladie d’Alzheimer, selon des travaux préliminaires publiés lundi dans les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) par l’équipe du Pr Étienne-Émile Baulieu. À 83 ans, l’infatigable endocrinologue et biochimiste, célèbre pour ses découvertes concernant la DHEA et la pilule abortive RU486, poursuit ses recherches sur le vieillissement. Depuis 2008, il préside un institut dont l’ambition est d’«aider, grâce à la recherche biomédicale, à retarder le moment de la dépendance».
Le cerveau des malades d’Alzheimer se caractérise par deux types de lésions : d’une part des dépôts de plaques de protéines bêta-amyloïde autour des neurones ; d’autre part l’accumulation de protéine tau dans ces cellules, qui altère leur fonctionnement. Jusqu’à présent, c’est majoritairement la piste bêta-amyloïde qui a été explorée pour mettre au point des traitements. Avec un certain nombre d’échecs, et beaucoup d’essais en cours, notamment avec des vaccins. Les chercheurs se penchent aussi sur les anomalies de la protéine tau, impliquées également dans d’autres dégénérescences cérébrales. Mais pour l’instant, un seul médicament «anti-tau», le Rember, a été testé chez des malades. C’est également à cette voie que s’attaque le Pr Baulieu avec son FKBP52. Découverte et clonée par son équipe vers 1992, cette substance appartient à la famille des immunophilines, des protéines qui se lient à certains médicaments immunosuppresseurs. La présence en grande quantité dans le cerveau du FKBP52 avait suggéré au chercheur que cette protéine avait peut-être d’autres fonctions qu’immunologiques.
En 2007, Étienne-Émile Baulieu et Béatrice Chambraud (Inserm) ont découvert que cette protéine interagit avec les microtubules cérébraux – des petits canaux indispensables au bon fonctionnement des neurones et aux communications de ces cellules. Ils viennent de franchir une nouvelle étape en démontrant, sur des cellules, que le FKBP52 peut en fait bloquer les développements délétères de la protéine tau (qui s’accroche aux microtubules). Pour le Pr Baulieu, c’est un nouvel espoir pour tenter de freiner ou de corriger les anomalies des protéines tau. Il envisage maintenant de tester cette approche sur des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer, grâce à des collaborations avec des équipes britanniques et australiennes.
«Nos recherches ouvrent aussi des possibilités pour un diagnostic précoce de la maladie, les anomalies biochimiques étant présentes au moins cinq à dix ans avant les signes cliniques», poursuit le chercheur. Le Dr Claude Sebban (hôpital Charles-Foix, Ivry) confirme qu’une collaboration s’institue avec l’Institut de longévité de Paris, notamment pour mettre au point des méthodes de dosage. «Ces travaux, très fondamentaux, ne constituent pas une démonstration d’un effet de cette protéine sur la maladie d’Alzheimer», relève le Pr Philippe Amouyel (Inserm), qui pilote le volet recherche du plan Alzheimer. Le Pr Jean-Marc Orgogozo (neurologue, Bordeaux), estime toutefois «qu’a priori, c’est une voie qui mérite d’être explorée». Jusqu’à présent, selon lui, la piste de la protéine tau a été sous-étudiée. Il relève cependant que le développement de la première molécule anti-tau (dont les tests cliniques étaient prometteurs en 2008) est actuellement au point mort, faute de financements pour continuer les essais. Convaincu qu’il faut poursuivre dans la direction du FKPB52, le Pr Baulieu en appelle à des financements privés. Pierre Berger s’est déjà engagé à financer ses travaux.
Source : Le Figaro Santé
Il n’y a aucun traitement ou médicament pour stopper le progrès de la maladie. Aux parties, autant activité mentale comme possible devrait être encouragée et effectuée. L’appui et l’aide est nécessaire pour la famille d’une personne avec la maladie d’Alzheimer. Il est habituellement souhaitable que la personne soit placée dans une maison de repos aux étapes postérieures de la maladie quand le soin à la maison devient trop difficile.