Des chercheurs de l’Inserm ont mis en évidence une nouvelle cible thérapeutique, les neurones cholinergiques, dans le traitement des troubles digestifs. Publiés dans l’édition d’août de l’American Journal of Physiology, ces travaux pourraient permettre d’améliorer la prise en charge des troubles de la motricité intestinale chez les nouveau-nés prématurés, qui présentent généralement des ralentissements du transit et des ballonnements à la naissance.
En étudiant le système nerveux entérique, élément clé contrôlant le système digestif, des ratons nouveau-nés, les chercheurs de l’Inserm ont observé des changements dans la morphologie des neurones du plexus mysentérique, mais également une modification des neurones cholinergiques. Ces dernières assurent la libération de l’acétylcholine, une substance chimique générant une activité du muscle intestinal.
Selon les scientifiques, cette évolution serait directement associée à la mise en oeuvre de l’activité motrice du côlon, que cela soit in vivo ou ex vivo.
Or, les nouveau-nés, notamment les prématurés, ne développent une activité fonctionnelle de la barrière intestinale qu’au cours de la période post-natale.
Ainsi, ces travaux pourraient constituer une nouvelle cible thérapeutique pour permettre de guérir les troubles digestifs chez les enfants prématurés et ainsi réduire les risques de développement de pathologies graves.
« Notre étude a permis d’identifier les circuits cholinergiques du système nerveux entérique comme un nouvel élément clef nécessaire à la mise en place de la motricité intestinale post-natale. Cette population neuronale apparaît comme une nouvelle cible thérapeutique dans la prise en charge des troubles de la motricité intestinale chez le nouveau-né », indique Michel Neunlist, principal auteur de l’étude.
Source : Santé médecine