Trois tasses de café quotidiennes ont un effet protecteur sur la mémoire des femmes de plus de 65 ans, selon une étude de l’Inserm.
Boire du café pour ne pas oublier. C’est, en résumé, la conclusion d’une étude publiée mardi 7 août par la revue sépcialisée Neurology qui affirme que boire au moins trois tasses de café (ou 6 tasses de thé) par jour a un effet protecteur sur la mémoire des femmes de plus de 65 ans, comparées à celle qui n’en boivent qu’une tasse ou même moins.
L’étude de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) réalisée en collaboration avec l’université de Lisbonne, a examiné la relation entre consommation de caféine et performances intellectuelles dites « cognitives » (mémoire, langage, logique…) chez 4.197 femmes et 2.820 hommes âgés de 65 ans et plus.
Quatre années de recueil de données
L’équipe de Karen Richie (Inserm, unité « Pathologies du système nerveux : recherche épidémiologique et clinique »), en collaboration avec Alex de Mendonça du laboratoire de neurosciences de l’université de Lisbonne, ont créé un modèle statistique à partir des données recueillies pendant quatre années à Montpellier, Dijon et Bordeaux sur cette cohorte (baptisée 3C) de plus de 7.000 personnes.
Après avoir tenu compte d’autres facteurs pouvant influencer les performances cognitives (âge, éducation, pression artérielle, maladies cardiovasculaires, dépression, incapacités…), ce modèle mathématique a permis de montrer que la caféine avait un effet protecteur, mais uniquement chez les femmes.
« Notre modèle indique très clairement que la caféine a un impact sur le fonctionnement du cerveau des femmes », commente Karen Ritchie.
Une question demeure : pourquoi ?
Reste à comprendre pourquoi la caféine ne protège que les femmes : « Il est possible que les hommes et les femmes métabolisent différemment la caféine ou bien encore qu’il y ait une interaction hormonale », avance la chercheuse.
Il faut élucider le mécanisme biologique afin d’évaluer si une thérapie à base de caféine pourrait être utile, d’après Karen Richie.
Selon l’étude toutefois, la caféine n’a pas d’effet sur l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Selon la chercheuse, l’étude doit être poursuivie encore deux ans pour mieux étudier la relation entre caféine et Alzheimer car « il est probable que la consommation de caféine ne joue pas de rôle sur l’apparition de la maladie mais sur sa progression ».
Source : Nouvelobs Santé