L’ingestion progressive d’arachide pourrait guérir de cette allergie

https://www.sante-decouverte.com/wp-content/uploads/imgsd/fcff9f013f6ceb86e617d918f97ff8b3th.jpgEn saupoudrant de très faibles quantités de cacahuètes dans les assiettes d’enfants allergiques au fruit de l’arachide, des médecins ont réussi à diminuer le risque de réaction.

Testée par plusieurs équipes aux États-Unis ou en Europe contre les allergies alimentaires, cette méthode apporte des résultats préliminaires encourageants, comme ceux présentés dimanche lors d’un congrès (1) par une équipe américaine.

Une trentaine d’enfants allergiques ont commencé à recevoir il y a près de 3 ans de très petites doses quotidiennes de cacahuète, l’idée étant d’amener leur organisme à tolérer cet aliment en augmentant très progressivement les quantités. L’équipe de Wesley Burks (Duke University Medical Center/ Arkansas Children’s Hospital) a commencé le traitement de désensibilisation avec des doses de un pour mille.

Après dix mois de traitement quotidien, les enfants ingèrent jusqu’à 15 cacahuètes par jour, ont précisé les médecins. Sur les 33 enfants participants à l’étude, quatre ont cessé le traitement et peuvent manger de la cacahuète sans faire de réaction allergique. L’arachide est souvent responsable de formes graves et potentiellement mortelle comme l’œdème de Quincke ou le choc anaphylactique (perturbation de la circulation sanguine).

Les médecins étudient les changements qui se produisent dans le système immunitaire de ces enfants. Ils surveillent notamment de près les immunoglobulines E (IgE), des anticorps qui identifient des molécules étrangères à l’organisme et déclenchent une réaction immunitaire pour les combattre. C’est ainsi que la réaction allergique est déclenchée. Très élevé en début de traitement, le taux d’IgE dirigées contre les protéines d’arachide a chuté chez les enfants qui ont cessé le traitement depuis plusieurs mois, passant de 25 à 2, ont expliqué Burks et ses collègues.

Etant donné le petit nombre d’enfants impliqués dans cette étude, on ne peut pas conclure définitivement à l’efficacité du protocole. Pour s’assurer que l’allergie ne s’est pas atténuée d’elle-même, il faudra comparer deux cohortes d’enfants, l’une recevant le traitement, l’autre un placebo.

Par ailleurs le Pr Burks a mis en garde contre des tentatives ‘maison’ pour désensibiliser les enfants à un aliment en leur administrant de petites quantités. Cela ne peut se faire que dans un cadre médical avec des dosages infimes au départ. Quatre enfants recrutés par son équipe n’ont pas pu suivre le traitement : ils étaient trop sensibles. En cas d’allergie diagnostiquée, la règle n°1 demeure donc l’éviction de l’aliment.

Source : Nouvelobs Santé

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