Combattre les poux avec de simples comprimés à avaler, c’est possible, selon une étude qui montre qu’un médicament, l’ivermectine, est plus efficace que des lotions classiques.
Face à l’émergence de la résistance de ces parasites aux traitements classiques, ce médicament représente une réelle alternative thérapeutique efficace dans 95% des cas, selon l’étude publiée jeudi dans une revue américaine, le New England Journal of Medicine.
« L’ivermectine est plus efficace que la meilleure lotion anti-poux, mais il faut la réserver aux cas difficiles à traiter qui résistent aux lotions », résume auprès de l’AFP le Dr Olivier Chosidow, qui a coordonné l’étude. Il s’agit en effet de ne pas favoriser l’apparition de résistance à ce nouveau médicament anti-poux, dit-il.
Comme de nombreux parasites, les poux ont développé une stratégie pour survivre dans des conditions difficiles. En faisant évoluer leur patrimoine génétique, ils deviennent insensibles aux insecticides (malathion ou pyréthrine) contenus dans les lotions.
Conséquence de l’apparition de ces résistances, les épidémies de poux sont de plus en plus difficiles à traiter et éradiquer. D’où la nécessité de trouver des alternatives thérapeutiques.
Chercheurs de l’Inserm et médecins hospitaliers français ont donc conduit une étude pour comparer l’efficacité de comprimés d’ivermectine administrée par voie orale (à dose de 400 microgrammes par kilo) à celle d’une lotion anti-poux classique (malathion lotion 0,5%). Ils ont ainsi administré deux fois, à 7 jours d’intervalle, l’un ou l’autre des produits à 812 personnes contaminées provenant de 376 familles (anglaises, françaises, irlandaises et israéliennes).
Les résultats obtenus sont probants: 95% des 398 des personnes (adultes et enfants) traitées avec l’ivermectine étaient débarrassées des poux 15 jours après le début du traitement, contre 85% des 414 avec la lotion au malathion.
Les poux sont des parasites qui infestent plus de 100 millions de personnes dans le monde chaque année. Ils sévissent particulièrement chez les enfants entre 3 et 11 ans.
Déjà commercialisée, l’ivermectine est prescrite contre la gale (à dose deux fois moindre que dans cet essai) et sert par ailleurs (sous le nom de marque Mectizan) à combattre la cécité des rivières (l’onchocercose) en Afrique.
Source : AFP