Les personnes qui dorment moins de sept heures par nuit présentent apparemment un risque trois fois plus élevé d’attraper un rhume que celles qui dorment huit heures ou plus, selon une étude publiée lundi dans la revue médicale américaine Archives of Internal Medicine.
Des recherches ont déjà montré que le manque de sommeil affaiblissait le système immunitaire, notent les auteurs de cette recherche.
Les sujets qui dorment de sept à huit heures par nuit présentent ainsi les taux les plus bas de maladies cardio-vasculaires et de mortalité.
Mais jusqu’alors, la médecine disposait de peu d’indices permettant d’établir une relation entre le manque de sommeil et la sensibilité au rhume.
Pour ce faire, le Dr Sheldon Cohen, de l’Université Carnegie Mellon à Pittsburgh (Pennsylvanie, est) a étudié 153 hommes et femmes en bonne santé dont l’âge moyen était de 37 ans.
Les participants ont été interrogés quotidiennement pendant deux semaines pour déterminer combien d’heures ils dormaient par nuit, le temps passé au lit consacré à dormir réellement et s’ils se sentaient reposés en se réveillant.
Les sujets ont été ensuite mis en quarantaine et se sont vu administrer des gouttes dans le nez contenant des rhinovirus, responsables du rhume.
Cinq jours plus tard, les participants devaient indiquer s’ils ressentaient ou pas des signes ou des symptômes du rhume.
Les médecins ont ensuite effectué des prélèvements sur les muqueuses nasales pour déterminer la présence de culture de rhinovirus. Environ 28 jours après, tous les sujets ont subi une prise de sang pour tester les réponses d’anticorps aux virus.
Les auteurs de la recherche ont conclu que moins un individu dort, plus il court le risque de s’enrhumer.
Les personnes dont 92% du temps passé au lit était réellement consacré au sommeil présentaient un risque d’attraper un rhume cinq fois et demi plus élevé que celles qui dormaient au moins 98% du temps passé au lit.
L’impression de se sentir reposé n’a pas été associé avec le fait d’avoir ou pas un rhume.
Toutefois, ni le temps de sommeil effectif, ni la durée du sommeil n’ont été directement liés à l’infection elle-même par des rhinovirus, soulignent les auteurs de cette recherche.
« Une explication possible serait que des perturbations du sommeil agissent sur la régulation des cytokines, des histamines et d’autres substances libérées par l’organisme en réaction à une infection », expliquent-ils.
La cytokine est une protéine très puissante responsable de la régulation de la réponse immunitaire. *
Source : AFP