Des chercheurs de la Faculté de médecine de l’Université Laval viennent de démontrer qu’il est possible de réparer le gène défectueux à l’origine de la dystrophie musculaire de Duchenne, une maladie héréditaire qui frappe un garçon sur 3500.
La dystrophie musculaire de Duchenne provoque une dégénérescence progressive des muscles qui, s’amorçant dès la petite enfance, entraîne généralement la mort du patient avant l’âge de 25 ans. Elle est causée par des mutations qui affectent une protéine appelée dystrophine. Ces dernières altèrent la séquence normale des nucléotides du gène de cette protéine et en stoppent la synthèse.
L’équipe du professeur Tremblay s’est associée à Cellectis, une firme spécialisée, afin de concevoir des méganucléases, enzymes capables de reconnaître et d’extraire les régions mutées du génome des personnes atteintes de dystrophie de Duchenne. Lors d’essais in vitro, les chercheurs ont introduit des gènes codant pour différentes méganucléases dans des cellules musculaires humaines. Ils ont répété l’expérience in vivo avec des souris porteuses de la mutation qui cause la maladie. Les deux séries de tests ont montré que ces méganucléases peuvent mener à une restauration de la séquence normale des nucléotides du gène de la dystrophine et à son expression dans les cellules musculaires.
Il reste encore plusieurs étapes à franchir avant d’envisager le recours à cette approche chez l’humain, met en garde le professeur Tremblay. Il faudra d’abord démontrer, chez des animaux de laboratoire, qu’il est possible d’introduire directement une méganucléase dans les cellules musculaires et que la synthèse de dystrophine peut en résulter. « Il faudra sans doute de deux à trois ans pour y arriver », estime le chercheur. « Les phases subséquentes, incluant des essais sur des sujets humains, pourraient prendre encore plus de temps », conclut-il.
Source : Yahoo Santé